La France célèbre vendredi à Cherbourg en présence d'Emmanuel Macron la naissance d'un "chasseur" en lançant le Suffren, premier d'une série de six nouveaux sous-marins nucléaires d'attaque (SNA).
Le Suffren est le premier sous-marin français lancé depuis plus de 10 ans. Ce monstre d'acier noir tient son nom de Pierre-André Suffren, un amiral qui s'est illustré face aux Anglais au XVIIIe siècle.
Le sous-marin repose en ce moment sur son dispositif de mise à l'eau, sorte d'ascenseur à bateau. La mise à l'eau proprement dite n'aura lieu que fin juillet, avec trois ans de retard, avant des essais à quai, puis en mer, et sa livraison à la Marine nationale à Toulon avant l'été 2020.
Le Suffren est le premier exemplaire, vise à remplacer les six sous-marins de classe Rubis entrés en service à partir du début des années 1980. Un premier Rubis, le Saphir, vient de rejoindre Cherbourg pour y être désarmé.
33 ans
La moyenne d’âge de l’équipage est de 33 ans et ils ont 8500 heures de plongée en moyenne (contre 28 ans et 6500 heures de plongée sur SNA de type Rubis).
65 sous-mariniers et des commandosTrainers puma Star Court puma Wiki Suede Pu35788301 100 White mwON8nyv0
C'est l'effectif officiel de l'équipage. A ce chiffre, il faut ajouter les commandos Marine, dont les nageurs de combat du commando Hubert, dont le nombre n'a pas été communiqué par le Commandement des opérations spéciales (COS) dont ils dépendent.
70 jours dans les abysses
Le Suffren pourra naviguer jusqu'à 70 jours en parfaite autonomie à 350 mètres de profondeur, selon la Direction générale de l'Armement. La précédente génération avaient une autonomie de 45 jours en plongée.
100 entreprises françaises
100 sous-traitants et PME sont impliqués dans le programme, en France et aussi en Europe. Ces entreprises sont principalement implantées dans les régions Normandie (Cherbourg) et Pays de la Loire (Nantes-Indret) mais aussi en PACA (Toulon, Saint-Tropez, Aix-en-Provence et Cadarache), Poitou-Charentes (Ruelle), Bretagne (Lorient et Brest) et région parisienne (Paris et Saclay). Au total, 2500 hommes et femmes ont participé à la construction du sous-marin avec en plus 800 techniciens chez les sous-traitants.
270 jours par an en opération
Le Suffren sera opérationnel 270 jours par an. La maintenance a été prise en compte dès la conception du sous-marin afin de limiter la fréquence et la durée des phases de maintenance évaluée à 10 semaines par an.
1000 sous-mariniers en formation
Près de 1000 sous-mariniers devront être formés sur SNA de type Suffren d’ici à 2030. Pour s’adapter à ce nouveau bâtiment et à ses nouvelles technologies, les sous-mariniers sont formés depuis 3 ans sur simulateurs. Toutes les situations, même les plus dégradées peuvent y être simulées. Une modélisation du sous-marin en réalité virtuelle permet aux rondiers de se déplacer à bord et de se familiariser avec les procédures de plongée.
1.000.000 de pièces assemblées
C'est le nombre de pièces qui composent le Suffren. A titre de comparaison, une voiture est composée de 5000 pièces, il en faut 15.000 pour un char de combat et 100.000 pour un avions de ligne de type Boeing 777
20.000.000 lignes de code
Ce monstre mécanique est aussi un joyau technologique. Il a fallu écrire 20 millions de lignes de code informatique sur l'ensemble des systèmes nécessaires pour alimenter les 70.000 équipements connectés installés à bord.
9,1 milliards d'euros
D'un coût de 9,1 milliards d'euros, le programme Barracuda, dont le Suffren est le premier exemplaire d'une série de six sous-marins nucléaires (SNA). Les cinq suivant seront le Duguay-Trouin, le Tourville, le De Grasse, le Rubis et le Casabianca qui arriveront entre 2025 et 2030. Ils remplaceront progressivement les six sous-marins de classe Rubis entrés en service à partir de 1976.